Un bestiaire japonais: Vivre avec les animaux à Edo-Tokyo (XVIIIe-XIXe siècle).
Collectif.

Un bestiaire japonais: Vivre avec les animaux à Edo-Tokyo (XVIIIe-XIXe siècle).

Gourcuff Gradenigo/MCJP
Prix régulier €22,00 €0,00 Prix unitaire par
N° d'inventaire 26175
Format 16,7 x 24,1
Détails 160 p., nombreuses illustrations couleur, broché.
Publication Paris, 2022
Etat Neuf
ISBN 9782353403738
Pendant plus de deux cent ans, à partir de l’ordonnance de fermeture
du pays de 1639, le Japon de l’époque Edo (1603-1868) restreint
drastiquement les échanges avec le monde extérieur. Après la
signature de traités commerciaux avec les États-Unis et l’Europe
en 1858 mais surtout à partir de la restauration de Meiji (1868), le
gouvernement adopte une politique d’industrialisation du pays et
promeut l’introduction des idées occidentales. Les étrangers qui se
rendent alors au Japon ont laissé des descriptions détaillées du pays
et de ses habitants.Le naturaliste américain Edward S. Morse note
dans Japan Day by Day que les citadins contournent ou enjambent
les chiens et chats se prélassant au milieu de la route pour ne pas les
déranger, et utilisent pour les appeler le suffixe honorifique « san »
(équivalant à « Monsieur » ou « Madame »). Le peintre et dessinateur
français Georges Bigot (1860-1927), qui séjourne au Japon à partir de
1882 a laissé un grand nombre d’oeuvres pleines d’humour, d’animaux
et de gens. Une longue période de paix et de stabilité donne aux
habitants de Tokyo le loisir de profiter de la vie et se divertir. On
s’entoure volontiers d’animaux de compagnie : petits chiens et chats,
de petits oiseaux tels les rossignols et les cailles, ou encore des
insectes dont on apprécie le chant, comme les grillons et les criquets.
Les habitants d’Edo, ville à la topographie riche en collines, rivières, et
ouverte sur la mer, vivent en lien avec la nature et des rites saisonniers
marquent le déroulement de l’année alors que les changements
de saison offrent de nombreuses occasions d’admirer de superbes
paysages naturels tout proches.
D’abord figurines d’argile de sangliers ou autres, sous l’influence
de la civilisation chinoise, les animaux sont ensuite représentés sous
des formes fantastiques venus du continent comme les phénix et les
dragons font leur apparition de même que des animaux que l’on ne
trouvait pas au Japon, tels les tigres et les paons.
L’épanouissement d’une civilisation raffinée basée sur une esthétique
proprement japonaise se démarque de la culture et de l’art chinois :
les animaux se mettent alors à représenter l’esprit d’une saison ou à
symboliser des récits traditionnels japonais. Avec le développement,
en littérature, de jeux de mots basés sur les sons et le sens de la
langue japonaise, on apprécie les dessins d’animaux synonymes de
bon augure en raison de leurs noms ou de la façon de les écrire.
Ainsi, à l’époque Edo, la puissance financière nouvelle de la classe
commerçante stimule la naissance d’une véritable culture citadine
et le raffinement de divers objets de la vie quotidienne : les motifs
décoratifs représentant des animaux évoluent vers une plus grande
liberté de conception et des variation plus riches.
Pendant plus de deux cent ans, à partir de l’ordonnance de fermeture
du pays de 1639, le Japon de l’époque Edo (1603-1868) restreint
drastiquement les échanges avec le monde extérieur. Après la
signature de traités commerciaux avec les États-Unis et l’Europe
en 1858 mais surtout à partir de la restauration de Meiji (1868), le
gouvernement adopte une politique d’industrialisation du pays et
promeut l’introduction des idées occidentales. Les étrangers qui se
rendent alors au Japon ont laissé des descriptions détaillées du pays
et de ses habitants.Le naturaliste américain Edward S. Morse note
dans Japan Day by Day que les citadins contournent ou enjambent
les chiens et chats se prélassant au milieu de la route pour ne pas les
déranger, et utilisent pour les appeler le suffixe honorifique « san »
(équivalant à « Monsieur » ou « Madame »). Le peintre et dessinateur
français Georges Bigot (1860-1927), qui séjourne au Japon à partir de
1882 a laissé un grand nombre d’oeuvres pleines d’humour, d’animaux
et de gens. Une longue période de paix et de stabilité donne aux
habitants de Tokyo le loisir de profiter de la vie et se divertir. On
s’entoure volontiers d’animaux de compagnie : petits chiens et chats,
de petits oiseaux tels les rossignols et les cailles, ou encore des
insectes dont on apprécie le chant, comme les grillons et les criquets.
Les habitants d’Edo, ville à la topographie riche en collines, rivières, et
ouverte sur la mer, vivent en lien avec la nature et des rites saisonniers
marquent le déroulement de l’année alors que les changements
de saison offrent de nombreuses occasions d’admirer de superbes
paysages naturels tout proches.
D’abord figurines d’argile de sangliers ou autres, sous l’influence
de la civilisation chinoise, les animaux sont ensuite représentés sous
des formes fantastiques venus du continent comme les phénix et les
dragons font leur apparition de même que des animaux que l’on ne
trouvait pas au Japon, tels les tigres et les paons.
L’épanouissement d’une civilisation raffinée basée sur une esthétique
proprement japonaise se démarque de la culture et de l’art chinois :
les animaux se mettent alors à représenter l’esprit d’une saison ou à
symboliser des récits traditionnels japonais. Avec le développement,
en littérature, de jeux de mots basés sur les sons et le sens de la
langue japonaise, on apprécie les dessins d’animaux synonymes de
bon augure en raison de leurs noms ou de la façon de les écrire.
Ainsi, à l’époque Edo, la puissance financière nouvelle de la classe
commerçante stimule la naissance d’une véritable culture citadine
et le raffinement de divers objets de la vie quotidienne : les motifs
décoratifs représentant des animaux évoluent vers une plus grande
liberté de conception et des variation plus riches.