Sade. Marquis de l'ombre, prince des Lumières. L'éventail des libertinages.
Catalogue exposition, Musée des lettres et manuscrits, Paris, 26 septembre 2014 - 18 janvier 2015.

Sade. Marquis de l'ombre, prince des Lumières. L'éventail des libertinages.

Flammarion
Prix régulier €29,00 €0,00 Prix unitaire par
N° d'inventaire 18671
Format 24 x 29,3
Détails 174 p., illustrations couleur, relié sous jaquette.
Publication Paris, 2014
Etat Neuf
ISBN 9782081353817

Pendant les soixante-quatorze ans et les six mois de sa vie comme depuis les deux siècles qui nous séparent de sa mort, il peut sembler aujourd'hui paradoxal qu'on ait tant diabolisé le marquis de Sade, et qu'on ait si longtemps confondu l'homme et l'oeuvre, jusqu'au point de prendre l'homme et le romancier pour les personnages criminels de ses fictions en général et de son «rouleau« manuscrit en particulier. A force d'insister sur le marquis de l'ombre, on aurait pu oublier le prince des Lumières. Entre le vice et la vertu, entre le soufre et l'encens, les manifestations, les différentes nuances de l'éventail des libertinages qui ont concerné la libération des esprits bien avant de concerner celle des corps, ne relèvent-elles pas à la fois de l'expression d'un grand malaise, d'une terrible révolte et d'une incroyable provocation devant le sentiment d'une prise de conscience existentielle et d'une vie en impasse, d'une société sans issue ? Entre l'âge de 23 ans et celui de sa mort à 74 ans, entre 1763 et 1814, Sade a passé près de 28 ans en prison, plus de la moitié de sa vie d'homme adulte, et cela sous trois régimes différents : la Monarchie, la République et l'Empire. Du donjon de Vincennes à l'asile de fous de Charenton, en passant par la Bastille, il aura fréquenté une bonne dizaine de geôles. L'ennemi des monarques, des révolutionnaires et des empereurs, celui qui ne respectait ni Dieu ni l'Etre suprême, le chevalier de l'être et du mal-être, huissier du triste constat de l'absurde et du néant, celui auquel la rumeur prête encore tous les crimes de ses fantasmes, dérangeait de son vivant comme il dérange aujourd'hui : Sade, considéré comme le virus d'une maladie contagieuse, comme un individu qu'il convient de soustraire à la société, d'effacer, d'éradiquer.

Pendant les soixante-quatorze ans et les six mois de sa vie comme depuis les deux siècles qui nous séparent de sa mort, il peut sembler aujourd'hui paradoxal qu'on ait tant diabolisé le marquis de Sade, et qu'on ait si longtemps confondu l'homme et l'oeuvre, jusqu'au point de prendre l'homme et le romancier pour les personnages criminels de ses fictions en général et de son «rouleau« manuscrit en particulier. A force d'insister sur le marquis de l'ombre, on aurait pu oublier le prince des Lumières. Entre le vice et la vertu, entre le soufre et l'encens, les manifestations, les différentes nuances de l'éventail des libertinages qui ont concerné la libération des esprits bien avant de concerner celle des corps, ne relèvent-elles pas à la fois de l'expression d'un grand malaise, d'une terrible révolte et d'une incroyable provocation devant le sentiment d'une prise de conscience existentielle et d'une vie en impasse, d'une société sans issue ? Entre l'âge de 23 ans et celui de sa mort à 74 ans, entre 1763 et 1814, Sade a passé près de 28 ans en prison, plus de la moitié de sa vie d'homme adulte, et cela sous trois régimes différents : la Monarchie, la République et l'Empire. Du donjon de Vincennes à l'asile de fous de Charenton, en passant par la Bastille, il aura fréquenté une bonne dizaine de geôles. L'ennemi des monarques, des révolutionnaires et des empereurs, celui qui ne respectait ni Dieu ni l'Etre suprême, le chevalier de l'être et du mal-être, huissier du triste constat de l'absurde et du néant, celui auquel la rumeur prête encore tous les crimes de ses fantasmes, dérangeait de son vivant comme il dérange aujourd'hui : Sade, considéré comme le virus d'une maladie contagieuse, comme un individu qu'il convient de soustraire à la société, d'effacer, d'éradiquer.