Mon corps sans moi.
Fata MorganaN° d'inventaire | 23640 |
Format | 12 x 21 |
Détails | 40 p., broché. |
Publication | Saint-Clément-de-Rivière, 2019 |
Etat | Neuf |
ISBN | 9782377920358 |
Tu ne respires plus, et ta langue est toute soulevée. Ensuite, rien que ton désir et du vide au-devant. On dirait que le là s’est changé en loin. La sensation se répète depuis si longtemps, elle garde pourtant son étrangeté. Tu l’éprouves, tu ne la comprends pas. A vrai dire, elle commence par te dominer dans le saisissement de la saisir une fois de plus, après quoi tu fais mouvement pour la voir, pour la savoir, et à l’endroit où tu la sentais, il n’y a plus rien.
“C’est que je ne crois pas à l’unité de mon propre “je”, laquelle n’existe que dans les actions qui passagèrement la réalise” : toute l’œuvre de Bernard Noël est un accord signé entre l’anatomie et la poésie avec l’incessante volonté de passer de l’autre côté du corps comme de l’autre côté de la langue. “Tout ce qui, dans mes écrits, porte le nom du corps, de ses organes ou de leurs attributs, fait partie de cette insurrection : une insurrection désespérée contre une situation qui réduit le corps à être le lieu sans lieu de mes représentations, y compris de la sienne”. A la suite des Etats du corps ou du Tu et le silence se poursuit la traversée des épaisseurs que sont la chair et le temps : perspective d’un nouveau vertige.
Tu ne respires plus, et ta langue est toute soulevée. Ensuite, rien que ton désir et du vide au-devant. On dirait que le là s’est changé en loin. La sensation se répète depuis si longtemps, elle garde pourtant son étrangeté. Tu l’éprouves, tu ne la comprends pas. A vrai dire, elle commence par te dominer dans le saisissement de la saisir une fois de plus, après quoi tu fais mouvement pour la voir, pour la savoir, et à l’endroit où tu la sentais, il n’y a plus rien.
“C’est que je ne crois pas à l’unité de mon propre “je”, laquelle n’existe que dans les actions qui passagèrement la réalise” : toute l’œuvre de Bernard Noël est un accord signé entre l’anatomie et la poésie avec l’incessante volonté de passer de l’autre côté du corps comme de l’autre côté de la langue. “Tout ce qui, dans mes écrits, porte le nom du corps, de ses organes ou de leurs attributs, fait partie de cette insurrection : une insurrection désespérée contre une situation qui réduit le corps à être le lieu sans lieu de mes représentations, y compris de la sienne”. A la suite des Etats du corps ou du Tu et le silence se poursuit la traversée des épaisseurs que sont la chair et le temps : perspective d’un nouveau vertige.