Louis Soutter ou l'écriture du désir. Studiolo.
THEVOZ Michel.

Louis Soutter ou l'écriture du désir. Studiolo.

L'Atelier contemporain
Prix régulier €11,50 €0,00 Prix unitaire par
N° d'inventaire 25663
Format 11,5 x 16
Détails 414 p., illustré, broché.
Publication Paris, 2022
Etat Neuf
ISBN 9782850350801

L’historien et sociologue de l’art Pierre Francastel se plaisait à déclarer qu’il était devenu absurde d’écrire aujourd’hui une monographie d’artiste. Il entendait par là que l’ethnologie structurale, la sociologie, la psychanalyse, la linguistique telles qu’elles se sont développées depuis un demi-siècle ont périmé la conception de l’individu créateur comme origine absolue et souveraine de l’œuvre d’art. Dès lors, il conviendrait de recourir à des unités d’analyse plus pertinentes.
M. Thévoz a éprouvé maintes fois la justesse de cette remarque au cours de son travail, qui en est la démonstration. En effet, il a constamment « débordé » son sujet. Ses analyses peuvent s’appliquer parfois à d’autres œuvres, ou elles posent des problèmes plus généraux. Pourquoi alors s’être obstiné à traiter d’un artiste ? Précisément parce que, avec Soutter, nous avons affaire à un cas particulièrement « centrifuge », réfractaire plus que tout autre aux catégories et aux procédures de l’esthétique, plus apte aussi à nous entraîner vers des digressions fertiles. Aussi pourrions-nous dire à la manière de Magritte : ceci n’est pas une monographie.

La première partie de cette étude, intitulée « Le suicide antérieur », a un caractère documentaire et méthodologique. Elle commence par une biographie, dans laquelle sont insérés de nombreux témoignages directs de personnes qui ont connu Louis Soutter. Étant donné l’importance que peuvent prendre certaines déterminations psychologiques ou sociologiques en l’occurrence, sont rassemblés le maximum de renseignements.
Dans le deuxième chapitre de cette première partie, est proposée une première interprétation psychologique et sociologique de ces documents, en marquant bien que, dans un cas aussi complexe, il ne saurait s’agir que de conjectures. Enfin, à travers la lecture critique des ouvrages et des textes déjà parus sur Louis Soutter, est esquissé une vue d’ensemble de l’œuvre et l’auteur pose le problème de ses liaisons avec la tradition et le contexte artistiques, en ajoutant quelques considérations méthodologiques.
La seconde partie, intitulée « L’écriture du désir », est consacrée à l’étude de l’élaboration graphique et des agents plastiques. Il met en évidence l’origine psychomotrice de la ligne, les rapports de l’espace imaginaire avec celui du corps propre, la structure anagrammatique des figures, et l’analogie entre la scénographie des dessins et celle du rêve.
Dans la troisième partie, « La figure et le texte », M. Thévoz commence par un recensement iconographique des principaux thèmes. Puis il s’attache à faire ressortir leur convertibilité métaphorique, ainsi que l’action sous-jacente de certains schèmes « préfiguratifs » qui assurent cette convertibilité. Enfin, après une analyse des rapports complexes entre les figures et les inscriptions, il montre que la production de Soutter dans son ensemble peut être assimilée à une écriture plastique indéfiniment expansive : son origine se perd dans les ténèbres psychophysiologiques, et elle poursuit son mouvement au-delà du dessin proprement dit dans la lecture qu’elle engage. Aussi excède-t-elle et met-elle en question les termes sur lesquels s’articule ordinairement l’analyse esthétique : l’œuvre, l’artiste, le réel.

L’historien et sociologue de l’art Pierre Francastel se plaisait à déclarer qu’il était devenu absurde d’écrire aujourd’hui une monographie d’artiste. Il entendait par là que l’ethnologie structurale, la sociologie, la psychanalyse, la linguistique telles qu’elles se sont développées depuis un demi-siècle ont périmé la conception de l’individu créateur comme origine absolue et souveraine de l’œuvre d’art. Dès lors, il conviendrait de recourir à des unités d’analyse plus pertinentes.
M. Thévoz a éprouvé maintes fois la justesse de cette remarque au cours de son travail, qui en est la démonstration. En effet, il a constamment « débordé » son sujet. Ses analyses peuvent s’appliquer parfois à d’autres œuvres, ou elles posent des problèmes plus généraux. Pourquoi alors s’être obstiné à traiter d’un artiste ? Précisément parce que, avec Soutter, nous avons affaire à un cas particulièrement « centrifuge », réfractaire plus que tout autre aux catégories et aux procédures de l’esthétique, plus apte aussi à nous entraîner vers des digressions fertiles. Aussi pourrions-nous dire à la manière de Magritte : ceci n’est pas une monographie.

La première partie de cette étude, intitulée « Le suicide antérieur », a un caractère documentaire et méthodologique. Elle commence par une biographie, dans laquelle sont insérés de nombreux témoignages directs de personnes qui ont connu Louis Soutter. Étant donné l’importance que peuvent prendre certaines déterminations psychologiques ou sociologiques en l’occurrence, sont rassemblés le maximum de renseignements.
Dans le deuxième chapitre de cette première partie, est proposée une première interprétation psychologique et sociologique de ces documents, en marquant bien que, dans un cas aussi complexe, il ne saurait s’agir que de conjectures. Enfin, à travers la lecture critique des ouvrages et des textes déjà parus sur Louis Soutter, est esquissé une vue d’ensemble de l’œuvre et l’auteur pose le problème de ses liaisons avec la tradition et le contexte artistiques, en ajoutant quelques considérations méthodologiques.
La seconde partie, intitulée « L’écriture du désir », est consacrée à l’étude de l’élaboration graphique et des agents plastiques. Il met en évidence l’origine psychomotrice de la ligne, les rapports de l’espace imaginaire avec celui du corps propre, la structure anagrammatique des figures, et l’analogie entre la scénographie des dessins et celle du rêve.
Dans la troisième partie, « La figure et le texte », M. Thévoz commence par un recensement iconographique des principaux thèmes. Puis il s’attache à faire ressortir leur convertibilité métaphorique, ainsi que l’action sous-jacente de certains schèmes « préfiguratifs » qui assurent cette convertibilité. Enfin, après une analyse des rapports complexes entre les figures et les inscriptions, il montre que la production de Soutter dans son ensemble peut être assimilée à une écriture plastique indéfiniment expansive : son origine se perd dans les ténèbres psychophysiologiques, et elle poursuit son mouvement au-delà du dessin proprement dit dans la lecture qu’elle engage. Aussi excède-t-elle et met-elle en question les termes sur lesquels s’articule ordinairement l’analyse esthétique : l’œuvre, l’artiste, le réel.