Le Geste kôngo.
Musée DapperN° d'inventaire | 22198 |
Format | 24 x 32 |
Détails | 230 p., broché. |
Publication | Paris, 2002 |
Etat | Neuf |
ISBN | 9782906067905 |
Des personnages impressionnants, hérissés de clous ou de lames en fer, aux statuettes d'un naturalisme raffiné, les oeuvres kôngo illustrent parfaitement la thématique du geste dans la statuaire. Les figures sont tantôt debout, avec un bras levé ou les mains sur les hanches, tantôt assises, jambes croisées en tailleur, ou agenouillées. Les doigts effleurent la joue, la bouche, le menton, se joignent derrière la tête ou se posent sur les cuisses. Ces différents modes d'expression traduisent quelques-unes des multiples fonctions assurées par des pièces sélectionnées pour leur attitude représentative, mais aussi pour la qualité ou l'originalité de leur facture. Utilisés dans les techniques de communication avec l'au-delà, voués à la protection personnelle ou collective, destinés à intervenir dans le règlement de litiges individuels ou communautaires, à gérer des désordres, les maladies ou la mort causés par des forces occultes, ces objets, d'une grande diversité stylistique, constituent les meilleurs témoins de pratiques fort anciennes. Celles-ci sont largement répandues au sein de plusieurs sociétés, au Congo, en République démocratique du Congo et en Angola. Les peuples kôngo, qui regroupent principalement les Vili, les Lâri, les Sûndi, les Woyo, les Yombé, les Bêmbé et les Kôngo proprement dits, possèdent en commun, avec des groupes voisins, dont les Punu et les Téké, de nombreuses traditions et croyances. Langage qui transmet l'héritage culturel, la gestuelle ouvre à la compréhension du monde et de soi-même. Toutes les pratiques religieuses, thérapeutiques, philosophiques et politiques font appel à des gestes précis. Ceux-ci se sont diffusés, puis transformés dans les Amériques, où des millions d'esclaves originaires de l'ancien royaume Kongo ont perpétué leurs traditions, notamment à travers les cultes et les arts martiaux comme la capoeira. Grâce à son style imagé et original, Robert Farris Thompson, historien de l'art, professeur à la Yale University, offre des clés de lecture permettant d'accéder à la signification de la gestuelle kôngo qu'il approfondit depuis plusieurs années et dont il dresse un large inventaire. Les gestes ainsi que les croyances qui les soutiennent remonteraient à l'ancien royaume de Kongo, découvert par les Portugais à la fin du XVe siècle. Jean Nsondé, historien d'origine kôngo, en restitue ici, les structures sociopolitiques. Dans la seconde partie de l'ouvrage, Robert Farris Thompson considère l'influence du langage gestuel kôngo dans les Amériques où les esclaves ont été transplantés. Ils étaient présents principalement à Cuba, à Haïti, au Brésil et au Venezuela, où se mêlent christianisme et religions aux origines africaines. Ces pratiques sont abordées ici dans leur spécificité par Erwan Diantelli, anthropologue, maître de conférence à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
Des personnages impressionnants, hérissés de clous ou de lames en fer, aux statuettes d'un naturalisme raffiné, les oeuvres kôngo illustrent parfaitement la thématique du geste dans la statuaire. Les figures sont tantôt debout, avec un bras levé ou les mains sur les hanches, tantôt assises, jambes croisées en tailleur, ou agenouillées. Les doigts effleurent la joue, la bouche, le menton, se joignent derrière la tête ou se posent sur les cuisses. Ces différents modes d'expression traduisent quelques-unes des multiples fonctions assurées par des pièces sélectionnées pour leur attitude représentative, mais aussi pour la qualité ou l'originalité de leur facture. Utilisés dans les techniques de communication avec l'au-delà, voués à la protection personnelle ou collective, destinés à intervenir dans le règlement de litiges individuels ou communautaires, à gérer des désordres, les maladies ou la mort causés par des forces occultes, ces objets, d'une grande diversité stylistique, constituent les meilleurs témoins de pratiques fort anciennes. Celles-ci sont largement répandues au sein de plusieurs sociétés, au Congo, en République démocratique du Congo et en Angola. Les peuples kôngo, qui regroupent principalement les Vili, les Lâri, les Sûndi, les Woyo, les Yombé, les Bêmbé et les Kôngo proprement dits, possèdent en commun, avec des groupes voisins, dont les Punu et les Téké, de nombreuses traditions et croyances. Langage qui transmet l'héritage culturel, la gestuelle ouvre à la compréhension du monde et de soi-même. Toutes les pratiques religieuses, thérapeutiques, philosophiques et politiques font appel à des gestes précis. Ceux-ci se sont diffusés, puis transformés dans les Amériques, où des millions d'esclaves originaires de l'ancien royaume Kongo ont perpétué leurs traditions, notamment à travers les cultes et les arts martiaux comme la capoeira. Grâce à son style imagé et original, Robert Farris Thompson, historien de l'art, professeur à la Yale University, offre des clés de lecture permettant d'accéder à la signification de la gestuelle kôngo qu'il approfondit depuis plusieurs années et dont il dresse un large inventaire. Les gestes ainsi que les croyances qui les soutiennent remonteraient à l'ancien royaume de Kongo, découvert par les Portugais à la fin du XVe siècle. Jean Nsondé, historien d'origine kôngo, en restitue ici, les structures sociopolitiques. Dans la seconde partie de l'ouvrage, Robert Farris Thompson considère l'influence du langage gestuel kôngo dans les Amériques où les esclaves ont été transplantés. Ils étaient présents principalement à Cuba, à Haïti, au Brésil et au Venezuela, où se mêlent christianisme et religions aux origines africaines. Ces pratiques sont abordées ici dans leur spécificité par Erwan Diantelli, anthropologue, maître de conférence à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.