Gouverner avec les dieux. Autorité, auspices et pouvoir sous la République romaine et sous Auguste.
Belles LettresN° d'inventaire | 19404 |
Format | 15 x 21,5 |
Détails | 448 p., broché |
Publication | Paris, 2015 |
Etat | Neuf |
ISBN | |
La République romaine n'est pas sortie tout armée du crâne de Montesquieu. Loin d’être garanti par une division tripartite du pouvoir, l’équilibre des institutions reposait avant tout sur l’encadrement de la potestas des magistrats par l’auctoritas des prêtres et du Sénat. Le droit d’auspices des magistrats du peuple, hérité du prestigieux monopole auspicial de la vieille noblesse patricienne, formait le noeud gordien de l’articulation de la potestas à l’auctoritas. Leur potestas étant conçue comme « imparfaite , les magistrats étaient en effet contraints de solliciter, au moyen des auspices, une légitimation atomisée et précaire de leurs actes publics par l’auctoritas de Jupiter. Encadrée par les détenteurs institutionnels d’auctoritas, augures et sénateurs, la prise d’auspices se trouvait ainsi au coeur des mécanismes d’autocontrôle de l’aristocratie romaine. Si Auguste respecta formellement ce socle idéologique patricien et conservateur (optimas), il en modifia radicalement la portée par ses innovations en matière de potestas et d’auspices, et par l’importance qu’il conféra à l’auctoritas du prince.
La République romaine n'est pas sortie tout armée du crâne de Montesquieu. Loin d’être garanti par une division tripartite du pouvoir, l’équilibre des institutions reposait avant tout sur l’encadrement de la potestas des magistrats par l’auctoritas des prêtres et du Sénat. Le droit d’auspices des magistrats du peuple, hérité du prestigieux monopole auspicial de la vieille noblesse patricienne, formait le noeud gordien de l’articulation de la potestas à l’auctoritas. Leur potestas étant conçue comme « imparfaite , les magistrats étaient en effet contraints de solliciter, au moyen des auspices, une légitimation atomisée et précaire de leurs actes publics par l’auctoritas de Jupiter. Encadrée par les détenteurs institutionnels d’auctoritas, augures et sénateurs, la prise d’auspices se trouvait ainsi au coeur des mécanismes d’autocontrôle de l’aristocratie romaine. Si Auguste respecta formellement ce socle idéologique patricien et conservateur (optimas), il en modifia radicalement la portée par ses innovations en matière de potestas et d’auspices, et par l’importance qu’il conféra à l’auctoritas du prince.