Darya.
ATWOOD Jane Evelyn.

Darya.

Le bec en l'air
Prix régulier €38,00 €0,00 Prix unitaire par
N° d'inventaire 26884
Format 20 x 21
Détails 228 p., nombreuses photographies n&b, cartonnage éditeur.
Publication Marseille, 2022
Etat Neuf
ISBN 9782367441719

Apparu à la fin des années 1990 et ayant explosé au début des années 2000, le phénomène des badanti demeure très présent en Italie où l’on estime actuellement à plus d’1 million le nombre d’auxiliaires de vie, femmes originaires d’Europe de l’Est (surtout d’Ukraine, de Moldavie et de Roumanie) qu’elles ont quittée après que l’économie de ces pays se soit effondrée. Ces femmes n’ont en général pas de contrat de travail régularisé et travaillent six jours sur sept, au minimum 11 heures par jour.
Jane Evelyn Atwood, dont on connaît l’intérêt pour les gens qui vivent en marge, a suivi l’une d’elles pendant plusieurs mois en 2007. Venue d’Ukraine avec un visa de tourisme, Darya travaille à Bolzano, chez quatre sœurs âgées et physiquement très diminuées. Du matin au soir, elle s’occupe d’elles — soins, hygiène, toilette, repas —, mais aussi de la maison, des courses et du ménage.

Une fois par an, parfois deux, Darya retourne dans son village d’Ukraine, où l’attendent son mari, Igor, et ses deux filles âgées d’une vingtaine d’années. Les retrouvailles sont émouvantes, mais chaque voyage révèle un peu plus le fossé qui se creuse entre Darya et les siens. L’argent envoyé par Darya transforme la maison et améliore considérablement le niveau de vie de la famille qui se tourne vers la société de consommation, alors que Darya vit chichement en Italie et semble avoir d’autres valeurs. Qu’en sera-t-il lorsque viendra pour elle le temps de la retraite et le retour au pays ?

Avec l’empathie qui la caractérise, dans une démarche rigoureuse, Jane Evelyn Atwood a choisi de décrire en détails le quotidien immuable de Darya, saisissant au plus près chacun de ses gestes, la suivant du matin au soir dans ses tâches ménagères et les soins qu’elle prodigue aux vieilles dames. Le livre choisit délibérément de ne rien occulter de ces étapes, souvent fastidieuses, pour mieux souligner au fil des pages la répétition, la monotonie, la lourdeur de la routine et la difficulté physique inhérentes à la vie d’une badante. Pourtant Darya semble ne jamais se plaindre et les photographies montrent à quel point elle demeure attentive à tout ce qu’elle fait.
L’intérêt de cette série tient aussi au fait que la photographe a suivi Darya lors d’un court séjour en Ukraine, où elle retrouve son mari et ses filles. Cette confrontation avec ses origines est bouleversante en ce sens qu’elle nous fait mesurer la trajectoire de Darya et nous renvoie à toute la complexité sociale et affective des migrations qui n’occultent en rien la singularité des histoires de vie.

En grande photographe nourrie par les enseignements de la photographie documentaire américaine, Jane Evelyn Atwood a comme à son habitude écrit un texte pour accompagner ses photographies. Dans une belle écriture, simple et sans effet, elle enrichit avec des mots son récit en images, apportant à la fois quelques précisions sur la vie et les conditions de travail de Darya, mais livrant aussi son point de vue personnel de photographe à travers une analyse fine de ce qu’elle observe, en Italie comme en Ukraine. Car au-delà de ce que Darya nous révèle de la vie d’une badante et des prises de conscience qui en résultent, ce livre est aussi une rencontre entre deux femmes, l’une américaine et l’autre ukrainienne, qui chacune à sa manière ont choisi de s’intéresser aux autres.

Apparu à la fin des années 1990 et ayant explosé au début des années 2000, le phénomène des badanti demeure très présent en Italie où l’on estime actuellement à plus d’1 million le nombre d’auxiliaires de vie, femmes originaires d’Europe de l’Est (surtout d’Ukraine, de Moldavie et de Roumanie) qu’elles ont quittée après que l’économie de ces pays se soit effondrée. Ces femmes n’ont en général pas de contrat de travail régularisé et travaillent six jours sur sept, au minimum 11 heures par jour.
Jane Evelyn Atwood, dont on connaît l’intérêt pour les gens qui vivent en marge, a suivi l’une d’elles pendant plusieurs mois en 2007. Venue d’Ukraine avec un visa de tourisme, Darya travaille à Bolzano, chez quatre sœurs âgées et physiquement très diminuées. Du matin au soir, elle s’occupe d’elles — soins, hygiène, toilette, repas —, mais aussi de la maison, des courses et du ménage.

Une fois par an, parfois deux, Darya retourne dans son village d’Ukraine, où l’attendent son mari, Igor, et ses deux filles âgées d’une vingtaine d’années. Les retrouvailles sont émouvantes, mais chaque voyage révèle un peu plus le fossé qui se creuse entre Darya et les siens. L’argent envoyé par Darya transforme la maison et améliore considérablement le niveau de vie de la famille qui se tourne vers la société de consommation, alors que Darya vit chichement en Italie et semble avoir d’autres valeurs. Qu’en sera-t-il lorsque viendra pour elle le temps de la retraite et le retour au pays ?

Avec l’empathie qui la caractérise, dans une démarche rigoureuse, Jane Evelyn Atwood a choisi de décrire en détails le quotidien immuable de Darya, saisissant au plus près chacun de ses gestes, la suivant du matin au soir dans ses tâches ménagères et les soins qu’elle prodigue aux vieilles dames. Le livre choisit délibérément de ne rien occulter de ces étapes, souvent fastidieuses, pour mieux souligner au fil des pages la répétition, la monotonie, la lourdeur de la routine et la difficulté physique inhérentes à la vie d’une badante. Pourtant Darya semble ne jamais se plaindre et les photographies montrent à quel point elle demeure attentive à tout ce qu’elle fait.
L’intérêt de cette série tient aussi au fait que la photographe a suivi Darya lors d’un court séjour en Ukraine, où elle retrouve son mari et ses filles. Cette confrontation avec ses origines est bouleversante en ce sens qu’elle nous fait mesurer la trajectoire de Darya et nous renvoie à toute la complexité sociale et affective des migrations qui n’occultent en rien la singularité des histoires de vie.

En grande photographe nourrie par les enseignements de la photographie documentaire américaine, Jane Evelyn Atwood a comme à son habitude écrit un texte pour accompagner ses photographies. Dans une belle écriture, simple et sans effet, elle enrichit avec des mots son récit en images, apportant à la fois quelques précisions sur la vie et les conditions de travail de Darya, mais livrant aussi son point de vue personnel de photographe à travers une analyse fine de ce qu’elle observe, en Italie comme en Ukraine. Car au-delà de ce que Darya nous révèle de la vie d’une badante et des prises de conscience qui en résultent, ce livre est aussi une rencontre entre deux femmes, l’une américaine et l’autre ukrainienne, qui chacune à sa manière ont choisi de s’intéresser aux autres.