Comme un commun.
L'Atelier contemporainN° d'inventaire | 26221 |
Format | 16 x 20 |
Détails | 236 p., illustrations couleur, broché. |
Publication | Strasbourg, 2023 |
Etat | Neuf |
ISBN | 9782850350924 |
Les carnets de notes de Camille Saint-Jacques explorent les différentes dimensions, esthétique, éthique, politique, d’une manière de penser l’art en tant que commun. Emmanuel Pernoud résume ainsi leur visée : « Être peintre, ce n’est rien. C’est peindre qui compte – le verbe à la place du sujet. Peindre est à la portée de tout le monde, entre autres des peintres. Telle est la basse obstinée de ces textes et leur sourde indignation contre un monde de l’art qui ferait de la peinture un accès réservé. C’est le côté “Nuit du 4 août” de ces libres réflexions : “l’art vous appartient”. » En peignant, en écrivant, il s’agit de renouer avec la part de nuit qu’on porte en soi, qui est en même temps la chose la plus singulière, la plus étrange, et la plus commune. Il ne faut pas craindre la « pensée sauvage, instantanée et sans lien avec la linéarité dialectique, plus proche du rêve hagard où se télescopent les images dans un jaillissement fécond ».
Inscrivant pour chaque fragment son âge en chiffres romains ainsi que le jour de l’année en chiffres arabes, Camille Saint-Jacques précise et déploie au fil des jours cette idée d’une peinture ouverte, commune, qui ne serait plus le privilège de quelques-uns : « Penser que la peinture est une affaire personnelle que l’on peut signer de son nom propre est une erreur funeste. Elle s’est enracinée en nous depuis maintenant quelques siècles, depuis l’avènement d’un sujet bourgeois accapareur de tout, y compris de ces communs : nature, terre, eau, air... qu’il s’agirait de transformer en “biens”, c’est-à-dire en valeurs, en marchandises et propriétés offertes au commerce. Nous étouffons à cause de cette rapacité boutiquière, et nous crevons des injustices qu’elle engendre. C’est très simple, l’art n’est pas un bien. On œuvre comme on respire. Cela ne nous donne pas plus le droit de signer ce qui advient que nous ne pouvons nous approprier l’air de nos poumons sous prétexte que nous l’avons inspiré quelques secondes. L’art aussi est un commun. » L’art, comme l’air, comme l’eau, est seulement ce qui nous traverse, ce qui passe. Son appropriation est non seulement mensonge, mais violence faite à la communauté infinie des êtres et des choses.
Les carnets de notes de Camille Saint-Jacques explorent les différentes dimensions, esthétique, éthique, politique, d’une manière de penser l’art en tant que commun. Emmanuel Pernoud résume ainsi leur visée : « Être peintre, ce n’est rien. C’est peindre qui compte – le verbe à la place du sujet. Peindre est à la portée de tout le monde, entre autres des peintres. Telle est la basse obstinée de ces textes et leur sourde indignation contre un monde de l’art qui ferait de la peinture un accès réservé. C’est le côté “Nuit du 4 août” de ces libres réflexions : “l’art vous appartient”. » En peignant, en écrivant, il s’agit de renouer avec la part de nuit qu’on porte en soi, qui est en même temps la chose la plus singulière, la plus étrange, et la plus commune. Il ne faut pas craindre la « pensée sauvage, instantanée et sans lien avec la linéarité dialectique, plus proche du rêve hagard où se télescopent les images dans un jaillissement fécond ».
Inscrivant pour chaque fragment son âge en chiffres romains ainsi que le jour de l’année en chiffres arabes, Camille Saint-Jacques précise et déploie au fil des jours cette idée d’une peinture ouverte, commune, qui ne serait plus le privilège de quelques-uns : « Penser que la peinture est une affaire personnelle que l’on peut signer de son nom propre est une erreur funeste. Elle s’est enracinée en nous depuis maintenant quelques siècles, depuis l’avènement d’un sujet bourgeois accapareur de tout, y compris de ces communs : nature, terre, eau, air... qu’il s’agirait de transformer en “biens”, c’est-à-dire en valeurs, en marchandises et propriétés offertes au commerce. Nous étouffons à cause de cette rapacité boutiquière, et nous crevons des injustices qu’elle engendre. C’est très simple, l’art n’est pas un bien. On œuvre comme on respire. Cela ne nous donne pas plus le droit de signer ce qui advient que nous ne pouvons nous approprier l’air de nos poumons sous prétexte que nous l’avons inspiré quelques secondes. L’art aussi est un commun. » L’art, comme l’air, comme l’eau, est seulement ce qui nous traverse, ce qui passe. Son appropriation est non seulement mensonge, mais violence faite à la communauté infinie des êtres et des choses.