Charbon blanc.
BECHER Teo.

Charbon blanc.

Editions le Bec en l'air
Prix régulier €30,00 €0,00 Prix unitaire par
N° d'inventaire 25059
Format 24 x 30
Détails 108 p., 50 photographies couleur, broché.
Publication Marseille, 2021
Etat Neuf
ISBN 9782367441559

La vallée de la Maurienne, dans les Alpes françaises, présente un paysage maîtrisé et largement exploité, marqué par les ambiguïtés et les contradictions héritées de son histoire industrielle. Le torrent de l’Arc, qui la parcourt, fut en effet propice au développement de l’industrie de l’aluminium, par sa capacité à alimenter les usines en hydroélectricité. Surnommée « vallée de l’aluminium », elle est longée par une autoroute et bientôt par une ligne de train à grande vitesse entre Lyon et Turin, projet toutefois entaché de soupçons de corruption et de dégâts environnementaux. Malgré quelques stations de sports d’hiver, la majeure partie de l’espace en Maurienne est pourtant de l’ordre de l’inhabitable, convoquant l’image romantique d’une nature pure et sublime.

Dans Charbon blanc, patient travail documentaire mené sur ce territoire entre 2016 et 2019, le jeune photographe Teo Becher associe deux régimes d’images complémentaires. Fidèle à une conception de la photographie inséparable d’une errance au sein d’un espace défini, il commence par faire l’expérience physique du paysage de la Maurienne : être dans la montagne, y marcher, y respirer, au plus près de la topographie, au point où cette « inhabitable » de la montagne devient un personnage central de son livre.
En parallèle, influencé par la pensée de Philippe Descola, pour qui la nature est une construction culturelle et donc la différence entre nature et culture un non-sens (Par-delà nature et culture, 2005), et par les réflexions sur l’anthropocène de Donna J. Haraway, (Staying with the Trouble, 2016, paru en français aux éditions des Mondes à faire, 2020), Teo Becher a cherché à photographier ce moment où paysage et traces de l’activité humaine se rencontrent, dans une relation d’interdépendance plutôt que d’opposition.

Si ces deux pans du travail s’inscrivent avec évidence dans une tradition documentaire, ils en brouillent néanmoins les codes en acceptant le hasard et l’imperfection de la chimie argentique, emportant le lecteur dans un flottement onirique qui renforce cette interdépendance entre humain et paysage.
Enfin le livre est ponctué d’images presque abstraites, issues de films photographiques enterrés en différents endroits le long de la vallée de la Maurienne pour des durées allant de quelques semaines à deux ans. Ces photos sont imprimées sur des pages en partie non massicotées, de manière à les dissimuler, accentuant leur caractère mystérieux. L’ouvrage s’accompagne d’un court essai sur l’histoire de l’aluminium en Maurienne rédigé par Teo Becher.

 

Ouvrage bilingue français/anglais.

La vallée de la Maurienne, dans les Alpes françaises, présente un paysage maîtrisé et largement exploité, marqué par les ambiguïtés et les contradictions héritées de son histoire industrielle. Le torrent de l’Arc, qui la parcourt, fut en effet propice au développement de l’industrie de l’aluminium, par sa capacité à alimenter les usines en hydroélectricité. Surnommée « vallée de l’aluminium », elle est longée par une autoroute et bientôt par une ligne de train à grande vitesse entre Lyon et Turin, projet toutefois entaché de soupçons de corruption et de dégâts environnementaux. Malgré quelques stations de sports d’hiver, la majeure partie de l’espace en Maurienne est pourtant de l’ordre de l’inhabitable, convoquant l’image romantique d’une nature pure et sublime.

Dans Charbon blanc, patient travail documentaire mené sur ce territoire entre 2016 et 2019, le jeune photographe Teo Becher associe deux régimes d’images complémentaires. Fidèle à une conception de la photographie inséparable d’une errance au sein d’un espace défini, il commence par faire l’expérience physique du paysage de la Maurienne : être dans la montagne, y marcher, y respirer, au plus près de la topographie, au point où cette « inhabitable » de la montagne devient un personnage central de son livre.
En parallèle, influencé par la pensée de Philippe Descola, pour qui la nature est une construction culturelle et donc la différence entre nature et culture un non-sens (Par-delà nature et culture, 2005), et par les réflexions sur l’anthropocène de Donna J. Haraway, (Staying with the Trouble, 2016, paru en français aux éditions des Mondes à faire, 2020), Teo Becher a cherché à photographier ce moment où paysage et traces de l’activité humaine se rencontrent, dans une relation d’interdépendance plutôt que d’opposition.

Si ces deux pans du travail s’inscrivent avec évidence dans une tradition documentaire, ils en brouillent néanmoins les codes en acceptant le hasard et l’imperfection de la chimie argentique, emportant le lecteur dans un flottement onirique qui renforce cette interdépendance entre humain et paysage.
Enfin le livre est ponctué d’images presque abstraites, issues de films photographiques enterrés en différents endroits le long de la vallée de la Maurienne pour des durées allant de quelques semaines à deux ans. Ces photos sont imprimées sur des pages en partie non massicotées, de manière à les dissimuler, accentuant leur caractère mystérieux. L’ouvrage s’accompagne d’un court essai sur l’histoire de l’aluminium en Maurienne rédigé par Teo Becher.

 

Ouvrage bilingue français/anglais.