Chagall, entre guerre et paix.
Catalogue d'exposition, musée du Luxembourg, du 21 février au 21 juillet 2013.

Chagall, entre guerre et paix.

RMN
Prix régulier €35,00 €0,00 Prix unitaire par
N° d'inventaire 16725
Format 23 x 26
Détails 175 p., reproductions couleurs, relié.
Publication Paris, 2013
Etat Neuf
ISBN 9782711860883

Chagall est l'un des rares artistes du XXe siècle à avoir été à la fois un peintre témoin de son temps et le bâtisseur d'un monde hors du monde, fait de rêve et de fantaisie. L'exposition présente ces deux aspects de l'oeuvre. 1914 : Chagall quitte Paris après y avoir passé trois années. Les tableaux qu'il produit alors deviennent plus documentaires. Il semble renoncer aux audaces formelles et évoque l'univers de sa ville natale. Il est mobilisé. S'il ne voit pas le front, la guerre est présente ; ses oeuvres marquent une réelle compassion et sont empreintes de tristesse. Chagall se sent étranger à la société russe et à un monde juif menacé de l'intérieur par l'abandon d'un mode de vie traditionnel et de l'extérieur par la pression sociale qui le pousse à s'intégrer à la société russe. Il se replie sur sa famille et sur le couple qu'il forme avec Bella qu'il épouse en 1915. Premier exil de Chagall : il s'installe en France en 1922 et donne une nouvelle orientation à sa peinture. Une nostalgie de la Russie le pousse à renouer avec le judaïsme : il illustre la Bible et visite en 1931 la Palestine. Lors d'un voyage en Lituanie, le monde juif lui menacé par la montée de l'antisémitisme. D'où un retour à des tableaux témoignant du temps menaçant et évoquant les persécutions. La guerre : contraint une nouvelle fois à l'exil, Chagall réside aux Etats-Unis, de 1942 à 1947. Ses tableaux prennent souvent pour thèmes la guerre et les persécutions dont sont victimes les juifs. Le triple éloignement de Chagall à la fois de la société juive d'Europe de ses origines, de la société américaine dans laquelle il ne s'intègre pas (il n'apprend pas l'anglais), et de la France, aboutit à un renforcement de la solitude du peintre et à une orientation vers la seule communauté totalement acceptée : l'amour, le couple, la famille. Dans les années 37 à 50, une série de tableaux nous montre le peintre (ou le couple, ou le trio couple-enfant), seul, souvent, comme pour marquer physiquement la séparation d'avec le monde, planant dans les airs. Chez Chagall l'évocation de la famille ou du couple n'est pas un thème parmi d'autres mais décrit ce qu'il éprouve, faisant de l'amour et du couple une communauté opposée à celle fausse ou insuffisante de la société. Aux temps du malheur, Chagall a su opposer un optimisme - parfois naïf - et une foi en l'avenir qui lui ont permis de survivre, tout comme il a su opposer aux mouvements dominants de l'art de son temps une indépendance féconde. L'exposition rend compte de cette double résistance, artistique et personnelle, qui lui a permis d'apporter aux situations difficiles qu'il a pu connaître des réponses doubles elles aussi : de témoignage et de dépassement. Les images du bonheur dans son oeuvre sont des réponses en manière d'exorcisme aux images de la guerre. Elles évoquent souvent l'envolée (figures aériennes ou inversées, figures du rêve) ou l'amour (couples d'amoureux mais aussi mère et enfant, famille) comme des échappées hors d'un monde réel.

Chagall est l'un des rares artistes du XXe siècle à avoir été à la fois un peintre témoin de son temps et le bâtisseur d'un monde hors du monde, fait de rêve et de fantaisie. L'exposition présente ces deux aspects de l'oeuvre. 1914 : Chagall quitte Paris après y avoir passé trois années. Les tableaux qu'il produit alors deviennent plus documentaires. Il semble renoncer aux audaces formelles et évoque l'univers de sa ville natale. Il est mobilisé. S'il ne voit pas le front, la guerre est présente ; ses oeuvres marquent une réelle compassion et sont empreintes de tristesse. Chagall se sent étranger à la société russe et à un monde juif menacé de l'intérieur par l'abandon d'un mode de vie traditionnel et de l'extérieur par la pression sociale qui le pousse à s'intégrer à la société russe. Il se replie sur sa famille et sur le couple qu'il forme avec Bella qu'il épouse en 1915. Premier exil de Chagall : il s'installe en France en 1922 et donne une nouvelle orientation à sa peinture. Une nostalgie de la Russie le pousse à renouer avec le judaïsme : il illustre la Bible et visite en 1931 la Palestine. Lors d'un voyage en Lituanie, le monde juif lui menacé par la montée de l'antisémitisme. D'où un retour à des tableaux témoignant du temps menaçant et évoquant les persécutions. La guerre : contraint une nouvelle fois à l'exil, Chagall réside aux Etats-Unis, de 1942 à 1947. Ses tableaux prennent souvent pour thèmes la guerre et les persécutions dont sont victimes les juifs. Le triple éloignement de Chagall à la fois de la société juive d'Europe de ses origines, de la société américaine dans laquelle il ne s'intègre pas (il n'apprend pas l'anglais), et de la France, aboutit à un renforcement de la solitude du peintre et à une orientation vers la seule communauté totalement acceptée : l'amour, le couple, la famille. Dans les années 37 à 50, une série de tableaux nous montre le peintre (ou le couple, ou le trio couple-enfant), seul, souvent, comme pour marquer physiquement la séparation d'avec le monde, planant dans les airs. Chez Chagall l'évocation de la famille ou du couple n'est pas un thème parmi d'autres mais décrit ce qu'il éprouve, faisant de l'amour et du couple une communauté opposée à celle fausse ou insuffisante de la société. Aux temps du malheur, Chagall a su opposer un optimisme - parfois naïf - et une foi en l'avenir qui lui ont permis de survivre, tout comme il a su opposer aux mouvements dominants de l'art de son temps une indépendance féconde. L'exposition rend compte de cette double résistance, artistique et personnelle, qui lui a permis d'apporter aux situations difficiles qu'il a pu connaître des réponses doubles elles aussi : de témoignage et de dépassement. Les images du bonheur dans son oeuvre sont des réponses en manière d'exorcisme aux images de la guerre. Elles évoquent souvent l'envolée (figures aériennes ou inversées, figures du rêve) ou l'amour (couples d'amoureux mais aussi mère et enfant, famille) comme des échappées hors d'un monde réel.