A partir du mot Russie.
Fata MorganaN° d'inventaire | 26956 |
Format | 14,5 x 22,5 |
Détails | 62 p., broché avec rabats. |
Publication | 2022 |
Etat | Neuf |
ISBN | 9782377921188 |
Il avait donc suffi de quelques signes pour créer un lointain à la fois inquiétant et fabuleux : la présence d’un ours, menaçante dans les montagnes ou cocasse dans une parade de foire, une troupe de tziganes dépenaillés à l’expression fermée et plutôt agressive, des maisons de rondins, des clochers à bulbes. Avec cela, en arrière-plan, l’immensité des étendues à parcourir, leur sauvagerie, la violence des affrontements risqués avec les éléments, les bêtes, l’ennemi avoué ou masqué.
De l’évocation pittoresque à l’épreuve métaphysique, des gravures de Michel Strogoff au Cri dostoïevskien, Philippe Jaccottet nous entraîne en ces pages vers une Russie tout intérieure. Il y convoque les plus grandes voix de la littérature et de la pensée occidentale (Dante, Cervantès, Nietzsche, Rimbaud, Dostoïevski, Chalamov), auxquelles les XIXe et XXe siècles russes ont tant apporté. Cet itinéraire sombre, rugissant, dans une géographie de mots et d’images, est plus évocateur que tous les carnets de voyage ; et il y a plus de Russie dans la note d’espoir insensée qui conclut ce texte que dans toutes les visions d’apocalypse que l’on nous sert si volontiers.
Il avait donc suffi de quelques signes pour créer un lointain à la fois inquiétant et fabuleux : la présence d’un ours, menaçante dans les montagnes ou cocasse dans une parade de foire, une troupe de tziganes dépenaillés à l’expression fermée et plutôt agressive, des maisons de rondins, des clochers à bulbes. Avec cela, en arrière-plan, l’immensité des étendues à parcourir, leur sauvagerie, la violence des affrontements risqués avec les éléments, les bêtes, l’ennemi avoué ou masqué.
De l’évocation pittoresque à l’épreuve métaphysique, des gravures de Michel Strogoff au Cri dostoïevskien, Philippe Jaccottet nous entraîne en ces pages vers une Russie tout intérieure. Il y convoque les plus grandes voix de la littérature et de la pensée occidentale (Dante, Cervantès, Nietzsche, Rimbaud, Dostoïevski, Chalamov), auxquelles les XIXe et XXe siècles russes ont tant apporté. Cet itinéraire sombre, rugissant, dans une géographie de mots et d’images, est plus évocateur que tous les carnets de voyage ; et il y a plus de Russie dans la note d’espoir insensée qui conclut ce texte que dans toutes les visions d’apocalypse que l’on nous sert si volontiers.